Lorsqu’on append que les responsables des Forces Nouvelles de cette localité n’ont pas reçu d’ordre de leur hiérarchie pour la tenue de cette manifestation. Il faut à la fois prendre langue avec celles-ci et les éléments du contingent Bangladeshi de l’ONUCI qui contrôlent la zone de confiance. Lorsque le OK arrive de Bouaké, aux environs de 12 heures, les responsables des Forces impartiales arguent le manque de communication pour ne pas pouvoir escorter les autorités ivoiriennes. Mais, elles proposent à la délégation d’oser si elle le souhaite, à leurs risques et périls.

C’est alors que, boosté par l’accord de paix de Ouaga du 4 mars dernier, le préfet de M’Bahiakro, soutenu par les deux sous préfets qui l’accompagnent et le représentant du ministre décident d’ignorer l’escorte. Car, estiment-ils, il est temps de donner une chance à la paix. Et l’accueil fut mémorable à Lendoukro. Depuis le déclenchement de la crise, c’était la première fois que ces autorités franchissaient la zone de confiance. Les chefs militaires des Forces Nouvelles sous le commandement de Koné, en déplacement à Dabakala, ont assuré la sécurité avec le plus grand soin apporté à la délégation. La fanfare a battu la mesure pour accompagner les ovations des villageois sortis massivement pour former la haie d’honneur. Un bouquet de fleurs est remis au représentant du ministre à l’entrée du village.

La joie dans le public est indescriptible. La 9ème journée nationale de mobilisation sociale pour l’éradication du ver de Guinée en Côte d’Ivoire d’ici 2009 peut alors se tenir. Il faut à nouveau rappeler aux populations de cette localité que cette maladie parasitaire est contractée par la consommation d’eau de marigot infectée par ce redoutable crustacé d’eau douce nommé Cyclops. Or, il est urgent de sortir la Côte d’Ivoire des 9 pays de la sous-région qui ne sont pas encore libérés de cette endémie. Car, 5 cas ont été détectés à Lendoukro en 2006. Ce qui justifie le thème de cette 9ème journée : «Tous pour la détection des cas et l’éradication en 2009». Surtout que nous sommes à la veille de la saison des pluies. Il a donc été conseillé aux populations, qu’à défaut de boire l’eau du robinet, elles pouvaient faire bouillir l’eau du marigot, la refroidir, la battre avant de la boire. Le nombre de village d’endémie est passé de 503 à 1 village en fin décembre 2006 ; Soit une réduction de 99,80 %.

La cérémonie s’est achevée par la remise d’une borne fontaine, à Kouakoukro, à 2 km de Lendoukro, avec l’aide des bailleurs de fonds dont MAP Internationale. Seul couac, le retour difficile des journalistes qui ont dormi à la belle étoile à Bongouanou.

Aristides Nkenda Nkenda

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