Ils ont désormais mis en place l’association des médecins spécialistes du Mali (AMSMA) qui se veut un cadre de réflexion, de propositions et de collaboration avec les sociétés savantes, les associations médicales et les syndicats de la santé. L’AMSMA, consciente de l’exigence de qualité en matière de médecine, entend se battre pour moderniser la prise en charge du malade. Ainsi elle a entamé depuis quelque temps une série de formations basées sur des thématiques médicales de brûlante actualité qui permettront aux médecins spécialistes de coller à l’air du temps.

La secrétaire administrative de l’AMSMA, le Dr Daou Amalle Keïta, gynécologue au CHU Gabriel Touré, relève à ce propos que la médecine va tellement vite que c’est maintenant le temps des sous-spécialisations. Elle explique que dans les pays développés on est par exemple gynécologue mais sous-spécialisé dans une quelconque discipline comme l’oncologie et la stérilisation entre autres. L’AMSMA vise à rendre pérenne la formation médicale continue des médecins spécialistes, à nouer le dialogue entre spécialistes via des rencontres périodiques, des débats scientifiques de haute volée.

L’association a été portée sur fonts baptismaux il y a quelques mois, précisément en novembre 2006. Mais déjà elle s’attache à œuvrer pour le renforcement de la solidarité, de la valorisation scientifique de l’amélioration des conditions matérielles morales et professionnelles des spécialistes. Elle étend également son champ d’actions à la promotion et l’échange avec les associations de médecins spécialistes d’autres pays, de la spécialisation des jeunes médecins.
Daou Amalle Keïta observe sur cette question qu’un travail est en train d’être fait en synergie avec l’Ordre des médecins du Mali, “les sociétés savantes” pour répertorier l’ensemble des praticiens spécialistes qui officient chez nous. Ainsi, note Amalle Keïta, on pourrait mesurer les insuffisances de spécialistes dans certains domaines et s’employer à la recherche de moyens pour combler le vide.

Les observateurs déplorent l’absence de plan de carrière chez les médecins comme dans bien d’autres professions au Mali. Les médecins spécialistes veulent contribuer à l’élaboration de ce plan qui se fait vivement désirer depuis des années par les disciples d’Hippocrate. L’association est porteuse de projets et d’idées novatrices destinés à utiliser les compétences des spécialistes au service des malades.

Amalle Keïta révèle que l’AMSMA est une association scientifique qui est différente d’un syndicat. Mais elle se battra pour une responsabilisation des médecins, ce qui permettra d’avoir de meilleures statistiques (plus fiables) et une meilleure organisation du travail. L’AMSMA qui entend se battre aussi pour acquérir des indemnités destinées aux médecins spécialistes, porte aussi le combat pour l’augmentation des salaires de base des médecins spécialistes.

Elle projette dans les perspectives l’organisation de fora internationaux avec de scientifiques de dimensions planétaires. Mais Dr Daou Amalle Keïta prévient que pour l’instant c’est le présent qui compte. Il nous faut gagner la confiance des scientifiques et faire notre preuve par la qualité, a-t-elle brièvement commenté. Aujourd’hui l’AMSMA qui servira d’interface entre les différentes sociétés savantes est engagée dans un processus de concertation avec ses partenaires. Il convient de noter qu’elle est dirigée par le Dr Mahamadou Diallo, radiologue à l’hôpital Gabriel Touré.

B. D.

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