← retour Santé tropicale
Accès aux sites pays BENIN BURKINA FASO CAMEROUN CENTRAFRIQUE CONGO COTE D'IVOIRE GABON
GUINEE MADAGASCAR MALI R.D. CONGO SENEGAL TOGO
Sud Quotidien | Sénégal | 18/07/2007 | Lire l'article original
Les charrettes constituent les seuls remparts pour les évacuations
sanitaires du fait de l’indisponibilité des ambulances ; bref,
le cocktail est détonnant et fait le lit des nombreux cas de décès
maternels et néo natals et autres complications graves : « la zone
de Tankon est la plus vaste du district sanitaire de Sédhiou voire de
la région médicale de Kolda avec 84 villages reconnus. Pour ce
qui est des évacuations sanitaires, nous rencontrons de sérieuses
difficultés du fait d’abord du mauvais état des routes,
inexistantes j’allais dire car en réalité, il n’y
a que des pistes sablonneuses empruntées pour l’essentiel par des
charrettes à traction équine.
En plusieurs endroits, se trouvent des cuvettes qui se remplissent d’eau
en cette saison des pluies. C’est dire vraiment que la zone est sévèrement
enclavée en toutes périodes de l’année. Il s’y
ajoute malheureusement un manque criard de logistique. De là à
imaginer aisément le calvaire que nous éprouvons quand il s’agit
d’évacuer nos malades vers les structures de santé comme
Sédhiou ou Kolda et ou encore Ziguinchor. Toutes choses qui augmentent
les cas de mortalité maternelle et néo natale dans notre zone
de Tankon.
Et présentement, la situation est plus compliquée que par le passé. Imaginer une femme en travail (dont le processus d’accouchement à démarrer) qu’on doit évacuer d’urgence dans ces conditions ; très souvent celles qui font des complications perdent facilement la vie en donnant la vie. Cela arrive très souvent chez nous et hélas de façon croissante » s’indigne M’baye Fall, l’infirmier chef de poste de Tankon. Et de lancer un appel : « nous demandons à toutes les bonnes volontés en dehors des services de l’Etat de nous soutenir davantage pour dépasser cette situation pour le moins atroce ».
De même, les populations par la voix d’Aliou Cissé, notable, font remarquer ceci : « nous sommes comme des malpropres laissés à eux-mêmes sans une moindre considération. D’abord, comment expliquer un seul poste de santé dégarni pour près d’une centaine de villages et autres hameaux. Comment expliquer que ces populations n’aient pas accès à une route même latéritique, comment expliquer qu’un poste de santé comme Tankon n’ait aucune ambulance alors que nous nous acquittons régulièrement de nos impôts. Cela est vraiment inadmissible. Par plusieurs occasions, nous avons élevé notre voix pour décrier un tel état de faits mais cela nous a paru en définitive comme un monologue. Nous prenons acte ».
Sur place, la psychose de perdre son épouse dans des épreuves aussi dures que l’accouchement habite nombre de pères de famille. D’autres qui ont la possibilité envoient leur conjointe en milieu urbain le temps de la maternité.
Par Moussa Dramé
Restez informés : recevez, chaque mercredi, la lettre d'informations de Santé tropicale. Inscriptions
Ce contenu gratuit vous est destiné :
Adresse
Téléphone
Contactez-nous
Actualités
Articles médicaux