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Cameroon tribune | Cameroun | 23/04/2008 | Lire l'article original
« Je l’ai faite à 8 mois de grossesse à 5000 Fcfa alors que j’aurais du payer au moins 7000 F ailleurs. Ils m’ont dit que tout allait bien », ajoute-t-elle. Or, quand Yolande R. ne sent plus le bébé bouger un mois plus tard, elle est évacuée dans un hôpital où on lui annonce qu’il est mort. « Depuis le 8e mois d’ailleurs. Il était déjà tout pourri mais je ne saignais pas. Je n’arrête pas de me dire que si j’avais fait correctement mes échographies, j’aurai pu sauver mon enfant », pleure la jeune femme.
Marielle Etoundi a failli pour sa part perdre son deuxième fils, victime d’un accident de la circulation. « C’était juste après la rentrée scolaire et je n’avais plus rien. Il a fallu lui faire un scanner car il avait un traumatisme crânien et une radio pour ses côtes. On m’a demandé plus de 100 000 Fcfa pour cela. Je me suis endettée pour avoir cette somme. J’ai même voulu changer d’hôpital mais c’était plus cher ailleurs », se souvient la vieille femme. L’accès au service proposé par l’imagerie médicale, radiographie, radiothérapie, échographie, scanner, est encore effectivement limité pour le Camerounais moyen. Si les radiographies et les échographies simples sont relativement abordables, ce n’est pas le cas pour le scanner. Plus c’est précis, plus ça coûte cher. En terme de plateau technique, le Cameroun compte, selon la Société camerounaise de radiologie, radiothérapie et imagerie médicale (SCRRIM), une dizaine de scanners, deux installations de radiothérapie, une gamma caméra, 50 appareils d’échographie, 100 installations de radiodiagnostic.
Une quantité insuffisante, d’autant plus que la quasi-totalité de ces appareils se trouvent à Yaoundé et Douala. Ce plateau technique souffre également d’une maintenance mal assurée et d’une certains vétusté. Pourtant, « c’est un matériel dont l’importance n’est plus à signaler. On peut prévoir des anomalies fœtales, prévenir des décès en repérant tout de suite le problème », explique Théodore Mani, technicien en radiologie. Le difficile accès à l’imagerie médicale s’explique notamment par la quasi inexistence de la prise en charge sociale et le coûté élevé du matériel radiologique Les équipements sont en effet constitués d’appareils de plus en plus sophistiqués et onéreux. Ainsi, un scanner 64 barrettes coûte 650 millions de Fcfa, une salle numérisée revient à 100 millions tandis qu’une installation IRM reviendra à un milliard de Fcfa. L’ouverture lundi dernier au Hilton hôtel du 8e congrès de radiologie d’Afrique noire francophone et du 7e congrès de la SCRRIM a permis de poser le problème. C’est également l’occasion de renforcer les capacités des personnels sanitaires dans le domaine afin d’améliorer l’accès des populations au plateau technique.
Josiane R. MATIA
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