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Sidwaya | Burkina Faso | 07/05/2008 | Lire l'article original
"Je suis très content d'avoir retrouvé la vue de mon œil droit". Cette phrase est d'un jeune enfant de 7 ans, Aboubacar Soré. Des mots qui ont traduit sa joie après avoir été opéré gratuitement d'une cataracte congénitale de l'œil droit, le lundi 5 mai 2008 au "Centre une vie meilleure" de la Croix-Rouge sis au secteur n°25 de Ouagadougou. Son papa, Mahamoudou Soré, tenant des médicaments acquis gratuitement est lui aussi visiblement satisfait. "L'année passée, j'étais allé à l'hôpital, les médecins nous avaient dit qu'il était très jeune et d'attendre cette année. Gratuitement, nous avons eu l'opération avec cette campagne. Tout s'est bien passé et nous n'avons rien dépensé".
L'initiative est de la Société islamique de développement (SID) du secteur privé, de l'ONG tunisienne Nadi Al Bassar, en collaboration avec la Croix-Rouge et le ministère de la Santé du Burkina. Cette campagne contre la cécité au Burkina Faso est à sa troisième édition. Elle dure une semaine, du 1er au 8 mai 2008. L'objectif est d'opérer 500 cataractes. Au soir du dimanche 4 mai 2008, 364 personnes ont été débarrassées de leur cataracte. L'opération est assurée par une équipe de l'ONG tunisienne Nadi Al Bassar composée de 7 personnes. Elle est aidée par des volontaires de la Croix-Rouge. Ces derniers sont des aides-soignants. Ils facilitent la communication entre les patients et les médecins tunisiens. "Nous utilisons les techniques les plus récentes d'extraction de la cataracte", a précisé le chef chirurgien, Lamia El Fekih.
Dans cette campagne, elle dit rencontrer la cataracte chez tous les âges : des sujets jeunes et de plus de 50 ans. Des cataractes congénitales sont aussi rencontrées chez la plupart des jeunes. Pour réduire une survenue de la cataracte surtout chez les jeunes gens, Mme Fekih conseille d'éviter les traumatismes oculaires, de protéger les yeux contre le soleil et de traiter soigneusement toutes les pathologies liées à l'œil. En plus des campagnes, le souhait de l'ONG Nadi Al Bassar et de la Banque islamique de développement, c'est de former des ophtalmologistes locaux afin qu'ils puissent répondre aux besoins de leurs populations. Pour ce faire, la BID finance une formation d'un mois en Tunisie pour deux (2) ophtalmologues et un (1) technicien burkinabè.
Les campagnes se déroulent également dans les autres pays de la sous-région comme le Mali, le Niger, le Bénin, le Tchad, la Guinée et Djibouti. Financée entièrement par la Société islamique de développement du secteur privé (SID) de la BID, à hauteur de 35 millions de F CFA, la campagne contre la cécité s'inscrit selon l'adjoint au directeur chargé des opérations et des programmes de la BID, Ahmed Benali, dans les objectifs de la Banque de contribuer au progrès social de ses pays membres. Suite aux succès enregistrés lors des campagnes précédentes et à l'engouement exprimé par les pays membres, la BID a lancé en janvier dernier, au Niger, l'initiative "Alliance pour lutter contre la cécité évitable".
Elle vise à accompagner les efforts de réduction de la prévalence des cécités et à améliorer la qualité des soins ophtalmologiques entrepris par huit pays d'Afrique subsaharienne, y compris le Burkina. Constitué d'un programme de 5 ans, son objectif est d'opérer plus de 50 000 personnes souffrant de la cataracte à l'horizon 2012. Par ailleurs, la présidente de la Croix-Rouge Burkinabè, Mme Bana Ouandaogo s'est dite satisfaite de cette coopération entre structures financières et ONG au profit des malvoyants au Burkina. "Nous voulons que la collaboration se pérennise", a t-elle conclu.
Boureima SANGA
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