Monsieur Marcel Ouédraogo, ressortissant de Balkuy, une localité périphérique de Ouagadougou, assis sur une chaise métallique dans un couloir d'un pavillon du Centre médical de Saaba était sur le point d'être opéré le 5 mai 2009 vers 11h lorsque survint une panne d'électricité. Ce qui a contraint l'équipe du Dr Ousmane Sanfo, responsable du Centre national de lutte contre la cécité et la délégation de l'ONG tunisienne Nadi Al Bassar (club de la vision en français) conduite par le Dr Daoud AbdelKader à arrêter momentanément leur travail.

Mais qu'à cela ne tienne, Marcel Ouédraogo ne désespère pas. Mieux, il nourrit l'espoir d'une guérison rapide de sa cataracte. "J'ai essayé de traiter mon mal au Centre national de lutte contre la cécité mais par manque de moyens financiers, cela n'a pu aboutir. C'est pourquoi je saisis cette occasion de campagne gratuite pour me faire soigner", a laissé entendre M. Ouédraogo.

Comme Marcel Ouédraogo, ils sont plusieurs patients souffrant de maux d'yeux à vouloir se faire soigner à la faveur de cette campagne gratuite de lutte contre les cécités curables du 2 au 9 mai 2009 au Centre national de Saaba. Issus pour la plupart de la couche sociale pauvre, ces patients espèrent recouvrer la vue grâce à cette campagne gratuite. 5e du genre, elle est organisée par le Centre national de lutte contre la cécité, l'ONG tunisienne Nadi Al Bassar et la Banque islamique de développement (BID). Au cours de cette campagne, les équipes des docteurs Sanfo et AbdelKader comptent opérer 450 patients. Pour le Dr Sanfo, "cette campagne vise à lutter contre la cécité due à la cataracte. Elle est la première cause de cécité au Burkina Faso".

Le chef de la délégation de l'ONG tunisienne, Nadi Al Bassar, Dr Daoud AbdelKader soutient que les campagnes de chirurgie de la cataracte ont pour objectif de rendre la vision aux patients mais elles contribuent à renforcer les échanges d'expériences. "Par la même occasion, faire connaître les nouvelles techniques de cette chirurgie de la cataracte". Pour M. AbdelKader, cette chirurgie ambulatoire a l'avantage d'amoindrir les coûts pour l'Etat et aussi, pour le patient. Par ailleurs, la coopération a permis de renforcer les capacités du personnel médical du Burkina. Et le Dr Daoud AbdelKader d'affirmer que la cataracte est un mal inévitable parce que dû au vieillissement du cristallin. "Sur les 40 millions d'aveugles dans le monde, 50% le sont à cause de la cataracte", soutient M. AbdelKader.

C'est pourquoi, il convient de faire de la prévention, une priorité dans la lutte contre la cécité. Elle consiste à un diagnostic précoce et à opérer tôt si nécessaire, mais aussi à former le maximum de gens qui peuvent prendre efficacement ce mal en charge.

Le chargé des opérations et des programmes au bureau régional de la BID à Rabat au Maroc Benali Ahmed indique que la lutte contre les cécités curables entre dans le cadre d'une alliance comportant 4 volets : opération de la cataracte, formation des ophtalmologues et infirmiers, bourses d'études, achat de matériels contre la cécité. Pour Benali Ahmed, le bilan de toutes les campagnes menées au Burkina Faso donne 2 000 patients opérés.

Il salue la coopération exemplaire avec les autorités sanitaires du Burkina qui ne ménagent aucun effort pour la réussite des campagnes. En tous les cas, Benali Ahmed invite tous ceux qui souffrent de la cataracte à se rendre à Saaba afin de bénéficier gratuitement de soins et de retrouver la santé.

Charles OUEDRAOGO

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