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Revue de presse de santé tropicale

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Lazare Bansse, Directeur General De La CAMEG : "Rapprocher les génériques des populations"

Le pays | Burkina Faso | 15/07/2006 | Lire l'article original

Les médicaments essentiels génériques s’inscrivent de plus en plus dans les habitudes des populations burkinabè. La raison ? Ils sont de qualité et moins chers. Mais ils ont un concurrent de taille : les médicaments de rue. Comment la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux (CAMEG) œuvre-t-elle pour rapprocher «le médicament des populations» ? Quelle stratégie faut-il mettre en place pour une prise en charge correcte des personnes démunies ? Le Directeur de la CAMEG, Lazare Banssé, répond sans détour à ces questions et à bien d’autres. Le système d’approvisionnement en médicaments, les grands chantiers de l’Association africaine des centrales d’achat des médicaments essentiels (ACAME), les prochaines innovations de la CAMEG… sont ici passés au crible.

"Votre Santé" : La CAMEG a entrepris une politique de décentralisation, visant notamment à créer des dépôts régionaux au Burkina Faso. Où en est-on aujourd’hui ?

Lazare Banssé : Nous avons actuellement quatre dépôts régionaux, notamment à Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Fada N’Gourma et Ouahigouya. C’est une politique de décentralisation qui a permis d’améliorer la disponibilité géographique des médicaments génériques sur l’ensemble du territoire national. Cette politique répond à un slogan qui nous est cher : «Rapprocher le médicament du malade». Nous observons actuellement une pause par rapport à la création des dépôts régionaux afin de nous permettre d’absorber les investissements que nous avons déjà faits. Bien entendu, nous avons une programmation visant à mettre progressivement en place un dépôt régional au niveau des treize régions du Burkina Faso.

Dans l’optique de «rapprocher le médicament des populations», vous avez lancé une campagne sur les médicaments génériques, intitulée «même chose mais pas même prix». Quel bilan peut-on en faire ?

Effectivement, au cours de l’année 2001, nous avons procédé à une campagne multimédia qui nous a permis de promouvoir le médicament générique sur l’ensemble du territoire. Aujourd’hui, on peut dire que nous avons réussi à lever un certain nombre de freins qui empêchaient certains Burkinabè d’accepter les génériques. Les chiffres au niveau de Ouagadougou et sur le reste du territoire montrent que la vente des génériques a progressé dans une proportion de 30 à 50%. Nous pouvons donc dire que, de plus en plus, les Burkinabè sont convaincus de la qualité des génériques. Il reste entendu que certains sont toujours réfractaires à ces médicaments. Evidemment, nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin. Nous avons prévu une deuxième phase de cette campagne qui sera lancée en 2007 pour encore rassurer les Burkinabè sur la qualité du travail que nous faisons et surtout sur la qualité des génériques que nous leur proposons.

De nombreux Burkinabè se réfèrent aux médicaments de rue pour se soigner alors que cela constitue un problème de santé publique. Quel regard portez-vous sur ce phénomène qui, visiblement, a la peau dure ?

Ils se réfèrent à ces médicaments pour deux raisons essentielles. D’abord par manque d’information ; ensuite du fait d’une politique «plus agressive» des petits vendeurs de médicaments de rue. Ces vendeurs ont une politique de proximité que les structures officielles n’ont pas. Ils vont jusque dans les petits marchés, les concessions, etc, pour vendre leurs produits. Ils ont ainsi un avantage que les structures normales de distribution de médicaments n’ont pas. Mais si nous arrivons à sensibiliser davantage les uns et les autres comme nous l’avons déjà fait avec l’Ordre des pharmaciens et le syndicat des pharmaciens, nous arriverons, j’en suis persuadé, à de bons résultats.

Si, en outre, avec l’accord des autorités, nous arrivons à une forme de répression, certainement que le phénomène va diminuer. Mais de façon générale, depuis que la CAMEG existe et que les médicaments génériques ont été mis au niveau des circuits de distribution au niveau du pays, le phénomène a reculé. Sans doute que s’il n’y avait pas les médicaments génériques, l’ampleur des médicaments de rue aurait été plus grande. Mais le problème reste d’actualité. Avec le temps, lorsque les uns et les autres auront été suffisamment informés des effets néfastes de ces médicaments, nous arriverons à des résultats probants comme dans les pays du Nord.

Nos frontières sont poreuses ; ce qui favorise l’entrée des médicaments de qualité douteuse dans notre pays. L’idéal n’est-il pas d’avoir un contrôle efficace à la frontière ?

C’est l’idéal. Mais il faut reconnaître qu’il y a des difficultés. J’ai entendu dire qu’à la frontière, ils n’ont pas toujours les moyens nécessaires pour juguler tous ces produits (qui ne concernent pas seulement le domaine des médicaments) qui rentrent dans le pays. Le Burkina a plusieurs frontières et il n’est pas toujours évident pour les autorités douanières, malgré leurs efforts quotidiens, d’arriver à mettre fin au phénomène. Cependant, il y a des résultats sur le terrain. Certains produits sont saisis à la frontière, d’autres au niveau des villes. Nous remercions à ce sujet le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, qui mène d’importantes actions dans ce sens. Il en est de même du ministère de la Santé et de celui de la Sécurité.

Quelle garantie la CAMEG offre-t-elle par rapport à la qualité des produits qu’elle distribue ?

Au niveau de la CAMEG, nous avons mis des procédures en œuvre pour assurer la qualité des médicaments. Notre système d’approvisionnement comporte des garde-fous qui nous permettent de garantir dès le début, la qualité des produits. Dans un premier temps, nous lançons un appel de pré-qualification qui permet à un certains nombres de laboratoires, de fournisseurs donc, de déposer des dossiers techniques. Après l’évaluation de ces dossiers, nous retenons sur la base de critères qui répondent à des normes internationales, tel ou tel fournisseur. Il y a également des échantillons qui sont fournis, qui nous permettent de nous assurer de la qualité des produits qui nous serons livrés dans le futur.

Dans un deuxième temps, à partir de la liste des fournisseurs et de la quantité de produits que nous avons définis pour l’année, nous lançons un appel d’offres qui permet aux fournisseurs présélectionnés de nous proposer des prix. Ces fournisseurs sont retenus sur la base des prix et sur leur capacité à pouvoir livrer les produits sans rupture de stocks. Enfin, lorsque les produits sont réceptionnés au niveau de la CAMEG, nous prélevons sur chaque lot, un échantillon que nous envoyons au Laboratoire national de santé publique pour un contrôle de qualité. C’est après avoir reçu les résultats de ces contrôles que nous mettons les produits à la disposition des populations. Ainsi, des balises sont mises pour garantir la qualité des produits au niveau de la CAMEG.

Quel rôle joue la CAMEG dans l’Association africaine des Centrales d’achat des médicaments essentiels (ACAME) ?

La CAMEG est effectivement membre de l’ACAME. Le Burkina, à travers la CAMEG, a beaucoup œuvré à la création de cette association. Le Directeur général de la CAMEG assure le Secrétariat permanent de cette organisation. L’ACAME est une association qui est officiellement reconnu et qui a son siège à Ouagadougou, précisément au niveau de la CAMEG. Nous avons pour objectif premier d’assurer dans tous les pays membres, la régularité de l’approvisionnement en médicaments essentiels. L’ACAME a aussi pour objectif, de procéder à des échanges d’expériences entre les différents pays membres.
Il s’agit aussi de favoriser la création de centrales d’achats dans les pays où ces centrales n’existent pas. Nous voulons aussi, à travers cette association, devenir une force de proposition au niveau des instances internationales, notamment au niveau de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), et surtout au niveau de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), pour pouvoir faciliter l’accès des populations aux médicaments et aux soins en général.

Au niveau de l’OMC en effet, les derniers textes qui ont été pris ne favorisent pas l’accès aux médicaments. Ces nouvelles mesures vont poser problème dans l’avenir, en ce qui concerne notamment l’approvisionnement en médicaments essentiels, surtout les produits de deuxième génération. Ces problèmes se poseront ainsi pour l’approvisionnement en antirétroviraux. Il n’est pas sûr qu’on puisse avoir ces médicaments à des coûts abordables. Au niveau de l’ACAME, nous sommes conscients de tous ces problèmes ; c’est du reste pourquoi nous voulons nous regrouper et poser au niveau des instances internationales, toutes ces difficultés afin que la garantie de l’approvisionnement de nos pays ne soit pas mise en cause.

La Facilité internationale d’approvisionnement en médicaments (FIAM) a été crée pour apporter un appui dans ce sens. Comment appréciez-vous cette initiative ?

La FIAM a été créée sous l’impulsion de la France et du Brésil. C’est un nouveau mode de financement qui va permettre l’accès des populations démunis aux médicaments. C’est une très bonne initiative dans la mesure où elle vient certainement en complément des financements déjà prévus tels que le Fonds mondial, les financements bilatéraux et multilatéraux. Cela nous permettra d’accroître l’accès aux soins concernant notamment les malades du Sida, de la tuberculose et du paludisme. Le mécanisme est basé sur une taxe prélevée sur les billets d’avion. 14 pays ont déjà adhéré à la FIAM. Les financements attendus varient selon nos informations entre 200 et 300 millions d’Euro.

Quelles sont les prochaines innovations prévues au niveau de la CAMEG ?

Nous allons poursuivre notre politique de décentralisation. En plus de Ouaga, BoBo, Fada et Ouahigouya dont les dépôts sont déjà fonctionnels, nous allons ouvrir, dans les années à venir, un dépôt au niveau de la Boucle du Mouhoun, un autre à Gaoua. Nous allons également accroître nos capacités au niveau de Ouagadougou pour répondre aux besoins de plus en plus importants de la population qui s’accroît également de plus en plus au niveau de la capitale.

Y a-t-il autre chose que l’on n’a pas abordé et qui vous tient à cœur ?

Je voudrais simplement préciser que la CAMEG se bat chaque jour dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, pour rendre accessible les médicaments. Ce n’est pas si facile d’autant plus que nous sommes soumis à des phénomènes extérieurs que nous ne maîtrisons pas toujours. Il s’agit notamment du prix du pétrole qui a forcément des conséquences sur le coût du transport. Il y a également l’influence des devises étrangères comme le dollar.

Dans tous les cas, nous faisons de notre mieux pour que ces médicaments arrivent dans de bonnes conditions au Burkina Faso, conformément aux normes internationales. Nous nous battons pour que les prix des produits soient les plus bas possibles afin que nous puissions mettre ces médicaments à la disposition des populations en tenant compte de leurs revenus. Une bonne partie de la population burkinabè vit en dessous du seuil de pauvreté et il n’est pas évident que quels que soit les prix proposés, certains arrivent à acheter ces produits. Pour pallier ce problème, il faut que nous trouvions des systèmes innovants, notamment le système de mutuelles pour permettre une prise en charge correcte des personnes démunies. Il faut voir dans quelle mesure généraliser l’accès au médicament et, de façon générale, des soins aux populations.

Propos recueillis par Hervé D’AFRICK

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