Résumé

L’amélioration permanente de la prise en charge des nouveau-nés de petits poids de naissance, a permis de réduire considérablement leur mortalité et leur morbidité. Leur prise en charge nutritionnelle adéquate, permet une croissance staturo-pondérale satisfaisante, ainsi qu’un bon développement psychomoteur ultérieur. Bien que le lait de mère soit l’aliment idéal pour eux, il ne couvre pas tous les besoins de cet organisme en croissance rapide. La pratique dans certain pays occidentaux, est de «fortifier» le lait maternel en protéines, énergie et minéraux. Quelle attitude adopter dans notre contexte, pour offrir à ces nouveau-nés de petits poids de naissance, les mêmes avantages ?
La présente étude avait pour objectif général d’évaluer l’apport de la supplémentation du lait de mère, par un lait pré dans l’alimentation des nouveau-nés de petit poids de naissance. Les objectifs spécifiques étaient les suivants :

• Déterminer la faisabilité de la supplémentation du lait de mère dans notre contexte,
• analyser les modalités pratiques, les obstacles possibles ainsi que les facteurs limitant une telle pratique dans notre milieu,
• comparer la vélocité de croissance staturo-pondérale des nouveau-nés supplémentés à un groupe témoins,
• déterminer la tolérance digestive d’une telle supplémentation,
• analyser le rapport bénéfice/coût d’une telle pratique.

A cet effet, nous avons recruté 70 nouveau-nés de petit poids de naissance et les avons répartis en deux groupes de 35 chacun dont l’un recevait le lait de mère enrichi avec un lait pré et l’autre le lait de mère non enrichi. Une analyse comparative a été faite dans les deux groupes sur :

• La croissance staturo-pondérale,
• la tolérance digestive,
• la durée moyenne de séjour,
• le rapport coût/bénéfice de la supplémentation.

Résultats :

• Le gain pondéral moyen journalier était de 26,68 g dans le groupe supplémenté contre 16,08 g dans le groupe témoin avec une différence statistiquement significative (t = 33,65),
• la croissance hebdomadaire moyenne du périmètre crânien était de 0,43 cm dans le groupe supplémenté contre 0,33 cm dans le groupe témoin (t = 3,90),
• le gain statural moyen hebdomadaire était de 0,52 cm dans le groupe supplémenté contre 0,40 cm dans le groupe témoin (t = 7,06),
• la croissance hebdomadaire moyenne du périmètre brachial était de 0,42 cm dans le groupe supplémenté contre 0,37 cm dans le groupe témoin (t = 2,19),
• la tolérance digestive était bonne dans les deux groupes et la mortalité n’était pas statistiquement significative (p = 0,082),
• la durée moyenne du séjour était de 12,97 jours dans le groupe supplémenté contre 18,29 jours dans le groupe témoin(t = 18,40).

Conclusion : L’alimentation d’un nouveau-né de petit poids de naissance, doit se faire avec le lait de sa mère, chaque fois que c’est possible, un enrichissement de ce lait par un lait pré, permet d’améliorer leur croissance staturo-pondérale. Cette pratique simple, peu coûteuse et bénéfique pour le nouveau-né, devrait être encouragée dans nos unités de néonatologie.

Summary

The constant improvement of the management of low birth weight newborns has helped significantly to reduce newborn mortality and morbidity. Adequate nutritional management allows for satisfactory weight and height growth as well as a good psychomotor development in these newborns. Although breast milk is the ideal food for them, it does not cover all the needs of this rapidly growing organism. In some Western countries, the practice is to “fortify” this breast milk with proteins, energy and minerals. What attitude do we have to adopt in our context to offer these low birth weight newborns the same benefits?
The main objective was to evaluate the supplementation of breast milk with pre formula in the nutrition of low-birth weight newborns. This study had as specific objectives to:

• Determine the feasibility of breast milk supplementation in our context,
• analyse the practical modalities, the possible barriers as well as the factors limiting such a practice in our community,
• compare the height and weight growth velocities in newborns with supplements against a control group,
• determine the digestive tolerance of such supplementations,
• analyse the benefit/cost ratio of such a practice.

We thus recruited 70 low birth weight newborns and divided them into two groups of 35 each; one group received breast milk enriched with a pre formula and the other group non enriched breast milk. A comparative analysis was made in both groups on:

• Weight and height growth,
• the digestive tolerance,
• the average length of hospitalisation,
• the cost/benefits ratio of the supplementation.

Our results:

• The average weight gain per day was 26.68 g in the supplemented group against 16.08 g in the control group with a statistically significant difference (t = 33.65),
• The average cranial perimeter growth per week was 0.43 cm in the supplemented group against 0,33 cm in the control group (t = 3.90),
• the average height gain per week was 0.52 cm in the supplemented group against 0.40 cm in the control group (t = 7.06),
• the average brachial perimeter growth per week was 0.42 cm in the supplemented group against 0.37 cm in the control group (t = 2.19),
• the average length of hospitalization was 12.97 days in the supplemented group against 18.29 days in the control group (t = 18.40),
• digestive tolerance was good in both groups and the mortality was not statistically significant (p = 0.082).

Conclusion: The nutrition of a low birth weight newborn must be done with breast milk every time as possible, a supplementation of this milk by a pre formula allows for improvement on their weight and height growth. This practice which is simple, less costly and beneficial for the newborn should be encouraged in our neonatology units.

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