← retour Santé tropicale
Accès aux sites pays BENIN BURKINA FASO CAMEROUN CENTRAFRIQUE CONGO COTE D'IVOIRE GABON
GUINEE MADAGASCAR MALI R.D. CONGO SENEGAL TOGO
L'express de Madagascar | Madagascar | 26/01/2006 | Lire l'article original
Pourquoi l'Organisation mondiale de la Santé interdit-elle la
commercialisation de comprimés antipaludiques à base exclusive
d'artémisinine ?
Il faut bien nuancer les choses. C'est l'utilisation de la molécule d'artémisinine
seule dans la fabrication de médicaments antipaludiques, c'est-à-dire
la monothérapie, que l'OMS interdit dans sa nouvelle ligne directrice.
Il est plutôt recommandé de l'utiliser avec d'autres molécules,
des associations thérapeutiques à base d'artémisinine (ACT).
L'objectif consiste à éviter les dégâts dus à
la résistance généralisée des parasites du paludisme.
Ainsi, l'association médicamenteuse est importante pour les tuer. De
leur côté, les consommateurs ne doivent pas avoir l'habitude d'interrompre
le traitement prescrit par le médecin. Se sentir mieux ne signifie pas
être guéri. Il faut agir fort pour traiter une maladie sans prendre
une demi-dose.
Depuis quand cette décision d'interdiction prend-elle effet
?
Cette recommandation est diffusée à l'échelle planétaire.
Aussi, est-elle effective depuis sa publication le 19 janvier. A l'heure actuelle,
37 pays d'Afrique ont adhéré à ce schéma thérapeutique
proposé par l'OMS, à savoir l'association médicamenteuse
pour le traitement du paludisme.
Vous parlez de dégâts. Un incident relatif à la
monothérapie s'est-il déjà produit ?
Je n'ai pas la liste en tête, mais certains pays d'Afrique ont enregistré
une résistance du plasmodium aux médicaments comportant uniquement
de l'artémisinine. Le parasite se trouve déjà " habitué
" à l'artémisinine, car le paludéen s'est familiarisé
à la prise de médicament en quantité insuffisante.
Pendant des décennies, l'antipaludique le plus connu a été
la chloroquine, médicament bon marché ayant sauvé des millions
de vies humaines. Cependant, ces dernières années, le parasite
du paludisme résiste à la chloroquine. Elle n'est plus efficace
dans de nombreux pays, comme ceux d'Afrique orientale, centrale et australe.
Quelles sont les mesures d'accompagnement vis-à-vis des firmes
pharmaceutiques ?
Elles doivent avoir pris connaissance de la nouvelle ligne directrice de l'OMS,
concernant l'interdiction d'utilisation de l'artémisinine seule, et ce
depuis sa diffusion à l'échelle planétaire. Quant aux laboratoires,
ils doivent avoir l'approbation de l'OMS avant de mettre un produit pharmaceutique
sur le marché. En parallèle, il appartient à chaque ministère
de la Santé de renforcer les mesures de contrôle sur le plan national
pour le bien-être de la population.
L'OMS prévoit-elle de sanctionner les laboratoires passant outre
à la résolution ?
L'OMS n'est ni un policier ni un gendarme. Notre rôle consiste à
sauver des vies en orientant les pays et non à prendre des mesures coercitives
ou encore moins à punir. Il revient à chaque pays de prendre ses
responsabilités sinon il s'auto-sanctionne lui-même en laissant
son peuple mourir de paludisme.
Pour Madagascar, quels sont les médicaments conseillés
dans le traitement du paludisme ?
Nous avons proposé l'association de l'artémisinine et de l'amodiaquine
depuis des années. C'est d'ailleurs ce qui est inscrit dans la politique
nationale de lutte contre le paludisme à Madagascar. La combinaison thérapeutique
artésanate et amodiaquine est retenue comme médicament de première
ligne pour la malaria simple. Dans ce cadre, le traitement dure trois jours.
La combinaison quinine et tétracycline ou doxycicline constitue l'antipaludique
de deuxième ligne. Ce médicament est utilisé au cas où
le traitement initial ne donne pas l'effet escompté.
Propos recueillis par Henintsoa Andriamiarisoa
Restez informés : recevez, chaque mercredi, la lettre d'informations de Santé tropicale. Inscriptions
Ce contenu gratuit vous est destiné :
Adresse
Téléphone
Contactez-nous
Actualités
Articles médicaux