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Revue de presse de santé tropicale

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Yalgado, l’acculé

Sidwaya | Burkina Faso | 22/03/2010 | Lire l'article original

Le nom Yalgado a retenti au moins une fois directement ou indirectement, dans la tête de tout Burkinabè. Le Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) est le plus grand hôpital du pays, la structure sanitaire de référence, la plus sollicitée. L’on s’y rend pour rechercher ou s’assurer de la plus grande richesse qu’un homme peut posséder sur terre : la santé.

L’individu qui s’estime en forme ne mesure pas souvent toute sa portée. Celui qui souffre se lance à sa quête sans répit. La bataille pour recouvrer la santé mobilise alors parents, amis, connaissances dans un endroit d’une commune mission tantôt désigné par clinique tantôt dispensaire ou hôpital.

Et Yalgado, le diminutif du plus grand et du plus équipé joue un grand rôle dans la restauration ou l’assurance de cette quiétude humaine pour l’idéal de longévité et d’espérance de vie à satiété. Qu’on le veuille ou pas, cet établissement sanitaire est le reflet de toutes les compétences professionnelles en matière de médecine, le dernier refuge de nombreux malades.

Construit dans les années 1960, le CHU-YO a bien sauvé des vies. Mais, ce bastion de la guérison et ses bons samaritains ne disposent visiblement plus des capacités infrastructurelles et spatiales nécessaires pour prester convenablement. Avec ses 750 lits, ses 32 services cliniques et technico-médicales, Yalgado est poussé à l’étroit par une démographie galopante de plus de 1,5 millions d’habitants et les sollicitations sans cesse d’autres structures sanitaires du pays.

Le remède repose sur une audace de soigner dans un premier temps Yalgado de ses maux matériels actuels et dans un second, de lui trouver un « fils » plus vaillant. Cet enjeu doit accompagner celui qui a valu à la réalisation de Ouaga-2000 et du Projet ZACA. La santé est la valeur absolue qui assure le développement, le progrès et le bien-être.

Même si certaines récriminations sont encore opportunes en vue d’y améliorer la qualité des soins, le plus grand hôpital du pays et son personnel sont désemparés par l’affluence difficilement tenable dans un espace exigu, au point que cela crée tous les désagréments et toutes les désolations.

Un si petit détour, par curiosité ou par obligation, aide à appréhender le phénomène. Une simple halte au « service des urgences médicales et chirurgicales », le centre de dispatching 24 h sur 24 des innombrables sans rendez-vous permet de prendre conscience de cet état de débordement. Le simple ballet des sapeurs-pompiers, les va-et-vient incessants des ambulances de toute part, témoignent le travail sans relâche dans ce CHU-YO.

Certes, c’est le creuset d’éminents professeurs, de spécialistes chevronnés, de techniciens confirmés, d’infirmiers dévoués mais le constat est clair : « Yalgado veut, mais Yalgado ne peut pas ». Ce n’est la faute à personne ni aux patients ni à ceux en charge de les guérir. Obtenir des soins dans une hospitalisation de débrouillardise est une équation à la fois difficile pour le patient et son soignant. Devant de telles réalités, même un cœur pierreux réaliserait sa fragilité humaine qu’aucun confort matériel ou financier ne peut lui éviter.

Les conditions d’auscultation et d’administration des soins jouant un rôle essentiel dans le recouvrement de la santé. La douloureuse affectation des inondations du 1er-septembre dont Yalgado se relève difficilement et à pas de tortue, aurait pu ouvrir un débat fécond sur son adaptation et sa fonctionnalité dans le Grand-Ouaga aux multiples tentacules, aux diverses pathologies et aux nombreux accidents.

Ni son site, ni ses installations, ni ses ressources financières ne sont visiblement plus en adéquation avec les défis du moment. En dépit des efforts consentis pour accroître les Centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA) dans les arrondissements, la capitale burkinabè ne peut plus se permettre un seul Yalgado. Il faut s’en convaincre et admettre qu’il y a lieu de hâter une entreprise d’envergure.

La situation d’encombrement persistante à laquelle cet hôpital est confronté est une réalité pérenne que ni la construction du centre hospitalier taïwano-burkinabè « ultramoderne » de 600 lits, ni l’engagement sans faille du ministère de la Santé, ni le grand professionnalisme reconnu des médecins burkinabè, ni l’abnégation de l’ensemble du personnel soignant, ni la performance des cliniques privées ne peuvent vraisemblablement résoudre définitivement.

Loin ici de vouloir procéder à un dédouanement. Aussi, pas question de jeter hasardeusement l’anathème sur qui que ce soit. Une urgence s’impose et interpelle tous les Burkinabè. Tout aussi malades potentiels qu’ils soient, le CHU-YO doit être une source de conscience et de morale aussi bien pour les pauvres que pour les riches.

Les premiers doivent adhérer à toute initiative de décongestion afin que leur place de couches défavorisées soit mieux prise en compte dans la promotion de la santé publique. Les seconds ont l’obligation d’y investir une partie de leur assise sociale, car pour tout ennui de santé, Yalgado, étant la somme de toutes les compétences et des équipements des plus modernes, pourrait bien être appelé au secours avant que l’avion médicalisé ne prenne son envol avec l’opulent malade.

Il convient de lancer une « Offre publique de solidarité » (OPS) pour sortir d’autres Yalgado. Ce sera l’accompagnement populaire et unanime couronnant l’élan de l’Etat pour doter chaque région du pays d’une structure sanitaire de référence. Et l’expression de la vitalité et de l’assurance sociales que le rayonnement acquis dans l’organisation des grandes manifestations et la réalisation des grands chantiers n’a pu jusque-là, pleinement offrir à la capitale et au pays.

Du matériel médical très coûteux a déjà été reçu, grâce à des contributions de bonnes volontés, d’associations et de partenaires au développement. Un autre hôpital plus grand, plus coquet, plus moderne, plus modèle et plus futuriste peut sortir de terre quelque part dans la capitale si tous y perçoivent maintenant la nécessité absolue.

« Toute personne bien portante est un malade qui s’ignore ». Autant les usagers de l’avenue dont le nom est si parlant « Kumda-Yooré » (Prendre soin de la vie en langue nationale mooré) ne se rendent pas compte que des malades luttent là, pour maintenir leur souffle, autant des patients ne se souviennent plus que des individus se tiennent sur leurs deux pieds si près d’eux. Personne n’a rêvé d’un séjour à Yalgado. C’est une destination humaine.

Jolivet Emmaüs

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