Au-delà de l'hommage mérité qui fut rendu hier à ces pionniers et à leurs successeurs réunis dans la salle de conférences de la SNPC, il faut s'arrêter un instant sur le formidable atout que représente pour notre pays le travail scientifique ainsi réalisé. Car ce qui ressortait de façon nette des échanges entre spécialistes, c'est que désormais, grâce aux techniques mises au point par les médecins et les chercheurs, la maladie du sommeil peut être non seulement diagnostiquée très tôt, mais encore combattue efficacement avec l'aide de médicaments peu coûteux. Une double réalité qui débouche sur la conclusion que notre pays a, s'il le veut, la possibilité de devenir le leader mondial de la lutte contre un fléau qui menace très directement la vie de soixante millions d'hommes, de femmes et d'enfants sur notre continent.

La question qui vient à l'esprit au terme d'une journée qui restera dans les annales de la médecine est la suivante : les pouvoirs publics saisiront-ils la chance qui s'offre à eux de favoriser la production au Congo même des techniques et des médicaments permettant de prévenir la maladie du sommeil et, lorsque par malheur celle-ci se déclare, de lutter efficacement contre elle ? Pour un pays comme le nôtre qui entend se distinguer par sa créativité dans le domaine médical et scientifique, la réponse à une telle question est cruciale, vitale même.

Qu'il nous soit donc permis d'écrire ici que si parmi les réalisations du «Chemin d'avenir» figurait, dans dix ans, l'exploitation judicieuse des découvertes accomplies chez nous entre 1909 et 2009 sur la maladie du sommeil, le Congo aurait droit au respect de l'humanité tout entière.

Ce qui n'est pas rien !

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