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Dieudonné Tsokini : « Une réelle implication du psychologue dans notre système social devient indispensable »

Les dépêches de Brazzaville | Congo-Brazzaville | 28/05/2011 | Lire l'article original

En s'appuyant sur des observations réalisées au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Brazzaville, le doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines de Brazzaville, auteur de Psychologie clinique et santé au Congo, paru en 2008 chez L'Harmattan, évoque les principaux défis de la psychologie au Congo

Les Dépêches de Brazzaville : Dans votre ouvrage, vous parlez de l'homme et de sa souffrance : qu'elle est l'approche du psychologue clinicien à ce sujet?

Dieudonné Tsokini : Le psychologue clinicien est un spécialiste de la santé au plan mental. Son terrain de prédilection est prioritairement la psychiatrie définie comme une branche de la médecine qui s'occupe des maladies mentales. Mais il se trouve que les problèmes auxquels s'attaque le psychologue clinicien ne relèvent pas que du registre mental, en raison de la dualité entre le psychique et le somatique. Ce lien interpelle le psychologue clinicien que je suis. Il s'occupe du malade mental, c'est une chose, mais il peut aussi s'occuper des malades organiques, notamment ceux qui relèvent de la médecine psychosomatique. On parle de maladies de la civilisation et certains parlent même de maladies pseudo-somatiques.

À quelles maladies faites-vous allusion par exemple ?

Avant de vous donner des exemples, je dois dire que du point de vue de mon investissement au niveau de l'encadrement des étudiants en maîtrise de psychologie, un certain nombre de travaux ont été réalisés sur des thématiques liées à la situation de certains malades au sein de services de médecine interne dont la gastro-entérologie, la cardiologie et la neurologie au CHU, pour ne citer que ceux-là. À cet égard, il est démontré que près de 30 % de la clientèle hospitalière observée dans certains services de médecine interne du CHU de Brazzaville relève de la pathologie psychosomatique. Vous voyez bien que l'implication, de ce point de vue, du psychologue devient une exigence.

Êtes-vous souvent sollicité à l'hôpital ?

Malheureusement non. Je ne suis pas sollicité parce que l'activité académique m'accapare et que je ne suis pas praticien. Mes collègues praticiens ne sont malheureusement pas nombreux et le problème de la présence effective du psychologue de manière générale et du psychologue clinicien en milieu hospitalier en particulier se pose au Congo, ainsi que la reconnaissance du titre de psychologue par les pouvoirs publics.
À l'université, nous ne formons pas de psychologues. Dans le système en vigueur aujourd'hui, la formation dure jusqu'à la maîtrise, c'est-à-dire bac + 4. Or, on n'est pas psychologue avec une maîtrise, il faut au moins l'équivalent du master 2 professionnel, c'est-à-dire bac + 5. Nous espérons que le système LMD apportera une réponse à cette préoccupation de formation de psychologues au Congo, précisément à l'université Marien-Ngouabi. D'ailleurs, dans le cadre de la vision d'une université de développement, il nous est demandé de nous mettre en lien avec les besoins du monde du travail.

Le métier de psychologue, dites-vous, n'est pas assez connu au Congo, que faut-il faire alors ?

Les psychologues congolais sont parfois sollicités. Soutenus par l'Unicef, nos collègues praticiens se sont déployés sur le terrain pour faire face aux cas de violences sexuelles vécues par des femmes. Certains, me semble-t-il, ont participé à des activités d'assistance psychologique en RCA, et même au Rwanda. Mais pour revenir à notre expérience en terre congolaise, elle n'est pas très poussée. Il y a là un travail d'information et de sensibilisation à entreprendre pour faire connaître le psychologue et ses compétences.

Ce travail n'a pas encore commencé selon vous ?

Ce travail reste encore entre les murs des amphithéâtres de la faculté où nous formons, mais nous ne sortons pas de ce cadre. Or il faut en sortir et c'est ce travail que nous devons mener. Nous allons nous trouver face au manque de relève de spécialistes pour affronter les diverses situations de traumatisme et de souffrance liées à la détresse. Situations pour lesquelles l'expertise psychologique est indispensable. Il y a certes un problème de formation, mais le plus crucial, c'est celui de la relève qui pose en filigrane le problème de la présence effective du psychologue sur le champ social congolais et par conséquent celui de l'identité du psychologue.

Vous parlez de la relève, il semble qu'il y a un travail de communication à faire auprès des jeunes ?

Pour ce qui concerne la psychologie, il y a un travail de communication à faire en amont, au lycée, pour que les jeunes sachent qu'à l'université ils peuvent étudier cette discipline. Il est vrai que la difficulté que vous évoquez, nous la vivons au début de chaque'année lorsqu'il est question de recevoir les nouveaux étudiants qui, pour la plupart, ne connaissent pas la psychologie.
Ils sont moulés dans le système classique, ils ne connaissent que l'histoire, la géographie, les lettres, la philosophie qui sont enseignées au lycée et qu'ils retrouvent à la faculté. La tentation pour eux est grande d'opter pour les matières connues. Or il y en a d'autres, comme la sociologie, la linguistique et la psychologie qui ne sont pas enseignées au lycée. Il faudrait donc les amener à comprendre qu'il y a d'autres disciplines à étudier dans notre faculté.

Aujourd'hui, de plus en plus, on rencontre des gens qui se plaignent de l'hypertension, qui font des crises cardiaques, le psychologue a-t-il un mot à dire ?

Ce qu'il convient de mettre en relief, c'est la question de la souffrance. La souffrance est le mode d'expression d'un malaise qui ébranle le système de la personnalité de l'individu. Elle s'exprime de plusieurs manières selon qu'elle touche soit la sphère psychique, soit la sphère organique, et bien souvent les deux à la fois : le psychologique et le somatique. Cette souffrance renvoie à un certain nombre de disfonctionnements soit organiques soit psychiques et elle est cosubstantielle de la pathologie dans son expressivité clinique. On voit alors paraître un certain nombre de signes. Ces disfonctionnements s'opèrent en interpellant soit le corps, soit le mental.

Le psychologue peut-il apporter des réponses à ce genre de dysfonctionnements ?

Je rappelle aussi que certains de ces malades font aussi des accidents cardiovasculaires à cause des problèmes liés aux conditions de vie, aux difficultés existentielles qui sont nombreux dans notre société : le chômage, le divorce, les traumatismes résultant des guerres, les recompositions sociales qui posent des problèmes d'équilibre chez certaines personnes qui n'arrivent plus à faire face aux situations coercitives de la vie aujourd'hui.
Le psychologue pourrait apporter des réponses à ces situations de vie dramatique chez certaines personnes par l'écoute. Les gens ont aussi besoin d'être écoutés, et l'écoute est une exigence clinique forte pour comprendre des problématiques conflictuelles enfouies dans la personnalité de l'individu. Pour ce faire, il faut un espace requis, des spécialistes, etc.
Si l'espace convenable en ce domaine est bien entendu le milieu hospitalier, nos collègues praticiens médecins et spécialistes n'ont pas le temps d'écouter et ils ne sont pas formés pour cela. Ce sont des spécialistes qui s'occupent de l'organe atteint. Pourtant, le mal peut se manifester sous d'autres formes pour lesquelles l'écoute psychologique peut être nécessaire, en faisant en sorte que l'individu recouvre son intégrité à la fois psychologique et physique. Il y a donc un travail de complémentarité à engager, qui devrait prévaloir entre les praticiens organicistes et les psychologues cliniciens en milieu hospitalier.

Propos recueillis par Thierry Noungou

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