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Cameroon tribune | Cameroun | 03/11/2006 | Lire l'article original
" On peut situer au 24 avril 2006 le début de l'épidémie avec un premier cas déclaré dans l'aire de santé de Sagme du District de santé de Makary. Après deux mois d'accalmie, un second cas sera signalé cette fois-ci dans la semaine du 17 au 23 juillet 2006. Mais le véritable pic sera atteint du 18 au 24 septembre 2006 avec 213 cas et 12 décès enregistrés dans le district de santé de Mada ", explique le Dr Mevoula Dave Etienne, délégué provincial de la Santé publique de l'Extrême-Nord. Ce district de santé constitue d'ailleurs pour l'instant, le principal foyer de l'épidémie dans la province avec de nombreux cas signalés dans les aires de santé de Naga (104 cas), de Mada (20 cas), de Tchika (36 cas) et de Darak (79 cas). Dans l'ensemble du Logone et Chari, on recense à ce jour 541 cas dont 28 décès. Les districts de santé de Makary et Kousséri ont enregistré respectivement 20 et 3 cas de choléra.
De source médicale, on apprend que le choléra est un phénomène presque cyclique dans l'Extrême-Nord, notamment dans le département du Logone et Chari. Chaque année, la période charnière entre les saisons pluvieuse et sèche est particulièrement favorable à la propagation du vibrion. Ici, on a encore en mémoire les 3036 cas déclarés en 1990-91 pour 440 décès ou encore les 269 morts sur les 3468 malades recensés en 1999. Cette année, seul le Logone et Chari semble dans l'oeil du cyclone. Mais si on en croit le délégué provincial de la Santé, le plus dur a été surmonté puisqu'on assiste depuis octobre à une baisse régulière du nombre de cas. Les 8 derniers malades signalés datent de la semaine du 16 au 22 octobre. Depuis lors, aucun nouveau cas de contagion n'a été signalé.
Cette évolution favorable est sans doute à mettre au crédit des structures sanitaires dont la grande mobilisation aura permis de circonscrire le fléau. Ainsi, dès le premier cas déclaré, tout un dispositif a été mis en place pour le traitement des puits d'eau, la sensibilisation des populations par l'intermédiaire des chefs traditionnels, la mise en place des stocks de médicaments pour la prise en charge gratuite des malades pour autant qu'ils se dirigeants vers les formations sanitaires publiques ainsi que la fourniture de l'hypochloride de sodium (eau de javel) pour la désinfection. Mais il ne suffit pas de soigner le malade pour circonscrire définitivement l'épidémie.
Malheureusement certaines habitudes liées au mode de vie communautaire perdurent, comme les attroupements autour des malades et des cadavres, la consommation des eaux du Lac Tchad ou encore le fait pour plusieurs personnes de manger dans une même assiette. Malgré les efforts déployés sur le terrain, la lutte sera de longue haleine tant que ne seront pas améliorés les conditions d'hygiène et de salubrité et surtout l'accès des populations rurales à l'eau potable qui demeure un luxe pour beaucoup.
Jean Marie NZEKOUE
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