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Cameroon tribune | Cameroun | 13/12/2006 | Lire l'article original
Une rencontre de deux jours que la structure organise en partenariat avec le Bureau régional de l’Oms-Afrique et l’Alliance mondiale pour le développement des ressources humaines en santé. La carence en Rhs n’épargne donc pas la sous-région. Il la touche même à plusieurs niveaux : déficit en personnel, formation, conditions de travail, répartition territoriale du personnel, fuite des cerveaux, pratiques déviantes du personnel soignant et administratif…
Précision non négligeable : sur 57 pays connaissant une crise majeure en Rhs, 36 se trouvent en Afrique (statistiques de l’Oms). Le Cameroun n’est pas épargné, à l’instar de toute l’Afrique centrale (le Gabon excepté). Pas étonnant donc que les responsables des ressources humaines auprès des ministères en charge de la Santé publique de pratiquement tous les pays de la sous-région aient fait le déplacement.
D’autres données peuvent mieux édifier sur la crise en Rhs, qui se traduit notamment par la fuite des compétences : il y a davantage de médecins malawites dans la banlieue de Manchester que… dans tout le Malawi. Les chiffres de la saignée en cadres de santé sur le continent vont de 8% au Cameroun à environ 60% au Ghana. L’attrait d’une meilleure rémunération, d’un cadre de travail plus sécurisé, etc. sont les principales raisons à cet " exode de cerveaux sans précédent ".
Les assises de Brazzaville, qui s’achèvent aujourd’hui, visent donc à contribuer au développement des Rhs pour la santé en Afrique centrale. Un but d’autant plus urgent à atteindre que, si la tendance actuelle n’est pas rapidement inversée, les pays touchés auront du mal à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement. C’est en tout cas ce qu’a déclaré le Dr. Jean-Marie TrapSIDA, représentant du directeur régional de l’Oms à la réunion. Entre autres objectifs spécifiques, il sera question de faire des recommandations pour une action sous-régionale de développement des ressources humaines en santé liées au plan d’action de l’Alliance mondiale pour le développement des Rhs.
Cela dit, bien avant la réunion de Brazzaville, des actions ont été menées çà et là sur le continent pour essayer d’arrêter l’hémorragie. Au Cameroun, cité hier par un expert de l’Oms, les fonds Ppte ont été utilisés pour recruter 1200 personnels de santé (570 autres recrutements sont en vue). Au Cap-Vert, un médecin formé doit exercer deux ans dans le public avant de recevoir son diplôme. En Ouganda et au Kenya, des mesures incitatives ont été prises pour garder les professionnels sur place. Au Mali, les communes et les communautés emploient les Rhs. C’est sans doute un début de solution. Mais le traitement devra sans doute se poursuivre.
Alliance NYOBIA
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