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L'express de Madagascar | Madagascar | 22/02/2006 | Lire l'article original
Les résultats des analyses des prélèvements sanguins
des malades de l'hôpital de Toamasina démontrent que la fièvre
est une dengue classique.
Fin du suspens. La forte fièvre qui sévit dans la ville de Toamasina
depuis le mois de janvier n'est pas de la chikungunya mais de la dengue classique
encore dénommée "dengue 1". C'est du moins ce qu'a annoncé
le Dr Antoine Talarmin, directeur général de l'Institut Pasteur
de Madagascar, hier, au cours d'un point de presse au ministère de la
Santé et du planning familial à Ambohidahy.
"L'amplification d'un génome a été trouvée
sur l'analyse des prélèvements sanguins des malades réalisés
à l'Institut Pasteur de Lyon. Ainsi, c'est le virus de la dengue qui
a entraîné une augmentation significative des cas de fièvre
dans la ville de Toamasina et non de la chikungunya", fait il savoir. "Le
même virus a été trouvé à l'île de Nosy
Be l'année passée", affirme le Dr Antoine Talarmin.
Un médecin libre affirme que "la dengue classique se transmet à
l’homme par la piqûre du moustique aedes albopictus. Elle diffère
de la dengue hémorragique étant plus grave et pouvant être
mortelle". Et ce dernier de rappeler que " la dengue transmise par
le flavivirus et la chikungunya par l'alphavirus sont des variantes de l'arbovirose".
Traitement symptômatique
Le site de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) indique que la dengue
classique associe fièvre, maux de tête, douleurs dans les muscles
et dans les articulations, nausées, vomissements, maux de gorge, mauvais
goût dans la bouche. Il semble aussi que vers le 5ème ou le 6ème
jour survient souvent une éruption cutanée, faite de petites taches
rouges touchant l’ensemble du corps. Après une semaine d’évolution,
les signes disparaissent progressivement. Une fatigue importante persiste plusieurs
semaines durant.
"Comme il s'agit d'une maladie virale, il suffit d'un traitement symptomatique
pour la guérir : administrer du paracétamol pour faire baisser
la température, de l'ibuprofène pour apaiser les douleurs, des
vitamines pour renforcer la fonction immunitaire...", confie le Dr Juvence,
médecin chef de l'hôpital Be de Toamasina.
Aussi, faut-il rappeler que vingt-deux prélèvements ont été
analysés par l'Institut Pasteur de Madagascar puis par l'Institut Pasteur
de Lyon. Seize autres effectués sur des patients du Centre hospitalier
régional de référence (CHRR) de Toamasina ont été
envoyés la semaine dernière. Le résultat sera pour la semaine
prochaine.
Chikungunya ou pas, le gouvernement malgache fait face à la situation.
"Nous avons défini une stratégie dans le but d'affronter
certaines maladies comme la dengue, la grippe aviaire... depuis le mois de décembre
2004", confie le Dr Jean-Louis Robinson. A cela s'ajoute la politique nationale
de lutte contre le paludisme qui a été présentée
la semaine dernière.
Et comme la dengue classique est une maladie virale due, la lutte contre le
moustique sera renforcée.
Forces armées
Le directeur de l’institut Pasteur de Madagascar, Dr Antoine Talarmin
(à g.), a livré les résultats des prélèvements
en présence du ministre de la Santé, Jean-Louis Robinson.
D'ailleurs, des éléments des forces interarmées de la zone
sud de l'océan Indien (Fazoi) aideront les autorités de la ville
de Toamasina à mener une campagne d'aspersion d'insecticide. "En
même temps, la prévention de la maladie, à travers la distribution
de moustiquaires imprégnées d'insecticides aux groupes vulnérables
dont les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans suit son cours
", ajoute le ministre.
Et pour couronner le tout, ce dernier a annoncé la création d'un
comité interministériel ad hoc pour la prévention et la
lutte contre les maladies émergentes et ré-emergentes. "L'objectif
étant de prévenir et de lutter contre certaines maladies comme
la diarrhée, la grippe aviaire, le paludisme... Ceci à travers
la sensibilisation des communautés sur les actions d'assainissement et
d'hygiène dont la lutte contre les gîtes larvaires, les maladies
vectorielles...".
Rien n'est moins sûr
Les autorités nationales sont formelles sur ce sujet. "Les analyses
confirment que pour le moment, aucun cas de chikungunya n'a été
constaté dans le pays malgré les interprétations de certains
médias qui annoncent deux cas à Madagascar", précisent
Dr Jean-Louis Robinson, ministre de la Santé et du planning familial.
Malgré tout, le doute n'est pas entièrement levé. D'autant
plus qu'un médecin de l'Institut Pasteur de Madagascar a lâché
qu'"un cas suspect de chikungunya a été identifié
par l'Institut Pasteur de Lyon". Le même résultat n'a pourtant
pas été décelé par son homologue à Madagascar.
Tout est à reconfirmer.
Henintsoa Andriamiarisoa
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