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Contexte : La dénutrition et le paludisme restent des problèmes majeurs de santé publique au niveau mondial. La relation entre l'état nutritionnel et l'infection par le paludisme est complexe. Une meilleure compréhension de leur association est nécessaire pour améliorer la prévention et le contrôle de ces problèmes de santé. La dénutrition peut être évaluée en mesurant l'apport en nutriments (macronutriments et micronutriments) à l'aide du questionnaire de fréquence alimentaire ou en utilisant des indicateurs de dénutrition chronique, notamment le paramètre du retard de croissance défini par l'Organisation mondiale de la santé comme étant une taille trop petite pour l'âge. Cette étude vise à examiner les associations entre un apport insuffisant en nutriments ou des indicateurs de dénutrition et l'infection par le paludisme.
Méthodes : L'analyse compare les cas de paludisme diagnostiqués par un frottis sanguin positif à des témoins composés d'autres personnes exemptes de paludisme vivant dans les mêmes ménages que les cas (même groupe de ménages). La collecte des données a été réalisée entre novembre 2021 et décembre 2023 dans 9 districts endémiques situés dans les quatre provinces et dans la ville de Kigali. Des modèles de régression ont été développés pour étudier l'association entre la sous-nutrition (c'est-à-dire un apport nutritionnel inadéquat ou un retard de croissance) et l'infection par le paludisme.
Résultats : Malgré de nombreuses interventions nutritionnelles visant à réduire le fardeau de la sous-nutrition, les modèles alimentaires observés dans cette étude restent majoritairement déséquilibrés. La composition des aliments était principalement constituée de féculents, représentant 56,7 % de l'apport énergétique total. Ces aliments sont généralement riches en macronutriments mais pauvres en micronutriments essentiels. Les résultats ont révélé une forte prévalence du risque de carence en micronutriments, avec un risque de carence en vitamine A, B2, B12, calcium, zinc et sélénium compris entre 50 et 80 % dans la population étudiée. En ce qui concerne le retard de croissance, même si le pourcentage de retard de croissance chronique sévère était plus élevé dans les cas de paludisme (17 %) que chez les témoins (10,6 %), l'association entre le retard de croissance et l'infection par le paludisme n'était pas statistiquement significative.
Après ajustement des covariables, le risque de carence en vitamine E et le risque de carence en fer étaient positivement associés au paludisme (aOR = 7,46 ; 95% CI 4,43-12,58 ; p < 0,001 et aOR = 1,80 ; 95% CI 1,11-2,93 ; p = 0,017, respectivement). En revanche, l'âge, le sexe et le risque de carence en sélénium ont été inversement associés au paludisme. L'augmentation de l'âge (aOR = 0,58 ; 95% CI 0,36-0,95 ; p < 0,04), le sexe féminin (aOR = 0,67 ; 95% CI 0,46-0,97 ; p < 0,001) et la carence en sélénium (aOR = 0,62 ; 95% CI 0,43-0,91 ; p = 0,013) ont tous été liés à des probabilités plus faibles d'infection par le paludisme.
Conclusions : Ces résultats mettent en évidence le rôle critique des déséquilibres nutritionnels dans les infections paludéennes. Il est donc nécessaire de s'attaquer à ces carences évitables par le biais de stratégies ciblées, conformément au cadre conceptuel de l'UNICEF pour 2020-2030. Par exemple, l'amélioration de la diversité alimentaire, le suivi régulier de l'état nutritionnel et l'établissement d'une base de données nationale complète sur la composition des aliments pourraient soutenir ces stratégies. Ces approches soutiendront des politiques et des interventions efficaces en matière de nutrition.
Ce document a été rédigé par : Uwimana, A., Alexiou, H., Mutoni, J.d. et al. Associations between undernutrition and malaria infection: a case–control study from Rwanda. Malar J 24, 335 (2025). https://doi.org/10.1186/s12936-025-05583-4
Références : Article original


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