Résumé

Objectif : Cette étude avait pour objectif d’étudier les déterminants de l’utilisation du condom chez les jeunes en Côte d’Ivoire.
Méthodes : Les données utilisées pour cette étude sont tirées de l’Enquête Démographique de Santé (EDS) réalisée en 2005 par ORC Macro. L’échantillon est composé de 4 136 personnes (81,21% hommes et 18.79% femmes) âgées entre 15 et 24 ans. L’étude est basée sur le modèle comportemental d’Andersen. Les données ont été analysées à l’aide du logiciel SAS® 9.2 sous Windows.
Résultats : La prévalence de l’utilisation du condom est très faible dans cet échantillon (20%). Les femmes (24,1%), les personnes très riches (31,2%), les universitaires (57%), les cadres supérieurs (60%) et les citadins (24,4%) sont les plus gros utilisateurs de condom. Par contre, les fréquences d’utilisation du condom chez les couches faibles de la population sont faibles : populations rurales (16,3%), les moins de 19 ans (18,2%), les très pauvres (11,1%) et les personnes non scolarisées (8,4%). Dans le modèle multivarié cependant, quatre variables seulement sont associées à l’utilisation du condom chez les jeunes (p < 5%) : savoir où acheter le condom, avoir au moins une source d’information, avoir déjà passé un test de dépistage du SIDA et avoir un partenaire sexuel atteint d’une ITS. Les facteurs prédisposants ne sont pas associés à l’utilisation du condom.
Conclusion : Cette étude montre que les couches faibles de la population (les jeunes, les populations rurales, les pauvres, les personnes sous-scolarisées) sont plus exposées au SIDA puisqu’elles s’adonnent à des activités sexuelles à risque. On constate néanmoins que l’information joue un rôle capital dans l’utilisation du condom. Des campagnes de sensibilisation utilisant les langues locales ou les affiches publicitaires, l’accessibilité financière et physique du condom augmenteraient de façon significative la prévalence de l’utilisation du condom chez les jeunes ivoiriens.