Matériel et méthode : Cette étude de cohorte rétrospective a été réalisée du 1er janvier 2013 au 1er janvier 2018 à l’Hôpital d’Instruction des Armées - Centre Hospitalier Universitaire de Cotonou, Bénin. Ont été inclus les patients opérés pour goitre pluri nodulaire bénin. Ont été exclus les patients atteints de pathologies thyroïdiennes non nodulaires ou de cancer thyroïdien. Les données étudiées ont été : l’âge, le sexe, la profession, le lieu de résidence, le motif de consultation, les signes cliniques, les signes échographiques, la prise en charge chirurgicale, les complications per et post-opératoires et l’histologie définitive de la pièce d’exérèse. Ces données ont été colligées à l'aide du logiciel Excel 2016.
Résultats : Pendant la période d’étude 2,46% des consultations ORL ont bénéficié d’une prise en charge chirurgicale pour goitre pluri-nodulaire bénin (19 cas/an) : 71 femmes (72,45%) et 27 hommes (27,55%), moyenne d’âge de 36 ans (17 à 44 ans). D’un point de vue socio-économique : 50 patients exerçaient une profession libérale et 35 patients étaient sans emploi fixe. Les motifs de consultation étaient une masse cervicale (67 patients), des signes d’hyperthyroïdie (20 patients) ou des signes de compression de l’axe viscéral du cou (11 patients). La durée moyenne avant consultation ORL était de 7,62 ans (1 à 18 ans). L’examen clinique avait objectivé une glande thyroïde "ferme" (70 patients ; 71,4%) pluri-nodulaire (76 patients ; 77,55%) sans adénopathie cervicale palpable (100%). Deux tiers des patients avaient un goitre de grade 3 de l’OMS. Les gestes chirurgicaux étaient une thyroïdectomie subtotale (52 ; 53,1%), une thyroïdectomie totale (30 patients ; 30,6%) et une lobectomie unilatérale avec isthmectomie (16 patients ; 16,3%). L'examen anatomo-pathologique a été réalisé pour toutes les pièces de thyroïdectomie objectivant un goitre macro-folliculaire chez 51 patients (52,04%). Aucun cas de décès n'a été enregistré. Les suites opératoires ont été marquées par un taux de paralysie récurrentielle de 2,78 % en termes de nerf à risque ainsi qu’une reprise chirurgicale pour drainage d’hématome compressif (2,04%).
Conclusion : Le traitement de choix du goitre pluri-nodulaire bénin est théoriquement la thyroïdectomie totale. Cependant, le recours à une l’opothérapie et la nécessité d’un long suivi post-opératoire limite ses indications chez les patients de niveau socio-économique défavorable. Les techniques chirurgicales de thyroïdectomies partielles ou subtotales gardent tout leur intérêt dans ces indications.

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Résultats : Pendant la période d’étude 2,46% des consultations ORL ont bénéficié d’une prise en charge chirurgicale pour goitre pluri-nodulaire bénin (19 cas/an) : 71 femmes (72,45%) et 27 hommes (27,55%), moyenne d’âge de 36 ans (17 à 44 ans). D’un point de vue socio-économique : 50 patients exerçaient une profession libérale et 35 patients étaient sans emploi fixe. Les motifs de consultation étaient une masse cervicale (67 patients), des signes d’hyperthyroïdie (20 patients) ou des signes de compression de l’axe viscéral du cou (11 patients). La durée moyenne avant consultation ORL était de 7,62 ans (1 à 18 ans). L’examen clinique avait objectivé une glande thyroïde "ferme" (70 patients ; 71,4%) pluri-nodulaire (76 patients ; 77,55%) sans adénopathie cervicale palpable (100%). Deux tiers des patients avaient un goitre de grade 3 de l’OMS. Les gestes chirurgicaux étaient une thyroïdectomie subtotale (52 ; 53,1%), une thyroïdectomie totale (30 patients ; 30,6%) et une lobectomie unilatérale avec isthmectomie (16 patients ; 16,3%). L'examen anatomo-pathologique a été réalisé pour toutes les pièces de thyroïdectomie objectivant un goitre macro-folliculaire chez 51 patients (52,04%). Aucun cas de décès n'a été enregistré. Les suites opératoires ont été marquées par un taux de paralysie récurrentielle de 2,78 % en termes de nerf à risque ainsi qu’une reprise chirurgicale pour drainage d’hématome compressif (2,04%).
Conclusion : Le traitement de choix du goitre pluri-nodulaire bénin est théoriquement la thyroïdectomie totale. Cependant, le recours à une l’opothérapie et la nécessité d’un long suivi post-opératoire limite ses indications chez les patients de niveau socio-économique défavorable. Les techniques chirurgicales de thyroïdectomies partielles ou subtotales gardent tout leur intérêt dans ces indications.

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« Particularités de prise en charge chirurgicale des goitres pluri-nodulaires bénins à l’Hôpital d'Instruction des Armées de Cotonou, Bénin »

publié dans Médecine d'Afrique francophone 6607 - Juillet 2019 - pages 370-378.

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