Le guide de la médecine et de la santé
en Afrique francophone

« L’ensemble des actions et décisions que les individus, les familles et les communautés entreprennent, avec ou sans l’appui d’un professionnel de santé, pour promouvoir la santé, prévenir la maladie, gérer des affections mineures ou chroniques, et maintenir le bien-être, dans un contexte de ressources limitées ».

Cette définition tient compte de réalités spécifiques :

• Accès limité aux soins : le self-care devient un moyen de combler certains manques du système de santé (ruptures de médicaments, faible densité médicale, éloignement des structures de soins) ;
• Contexte économique précaire : l’autogestion permet de réduire les coûts liés aux consultations ou déplacements, tout en encourageant des gestes simples et efficaces ;
• Importance de la sensibilisation : dans ces contextes, l’éducation à la santé est essentielle pour éviter les erreurs, les automédications dangereuses ou le recours à des pratiques traditionnelles non sécurisées ;
• Encadrement nécessaire : le self-care ne se substitue pas aux soins médicaux, mais s’inscrit dans une logique de complémentarité, avec des outils validés et une formation adaptée.

Le soignant donne les clés au patient pour agir, sans jamais le laisser seul. Il transforme l'acte de soin en partenariat, pour une santé plus autonome, mais toujours accompagnée.

Dans la promotion du self-care, le professionnel de santé n'est pas remplacé : il devient un guide, un formateur, un accompagnant. Son rôle est essentiel pour que les pratiques d'autogestion soient sûres, efficaces et adaptées.

Informer clairement

• Expliquer ce que le patient peut faire lui-même (hygiène, surveillance de symptômes, premiers gestes…) ;
• Distinguer ce qui peut être géré seul et ce qui nécessite une consultation médicale ;
• Lutter contre les fausses croyances et les pratiques dangereuses (automédication mal encadrée, remèdes inefficaces, etc.).

Former et transmettre des compétences

• Enseigner des gestes simples et efficaces (ex. : prise de température, lavage des mains, désinfection d’une plaie) ;
• Fournir des outils adaptés (fiches pratiques, pictogrammes, vidéos en langues locales, etc.) ;
• Encourager l’observation de signes d’alerte (ex. : fièvre persistante, essoufflement, perte de poids).

Accompagner et suivre

• Valoriser les efforts du patient dans la gestion de sa santé ;
• Adapter les conseils selon le niveau d’éducation, la culture et les ressources du patient :
• Maintenir le lien avec le système de santé : le self-care n’est pas un abandon du suivi médical, mais une responsabilisation encadrée.

Désengorgement des structures de soins

• En apprenant à gérer les petits problèmes de santé eux-mêmes (rhume, diarrhée, plaies simples…), les patients consultent moins souvent pour des motifs bénins ;
• Cela permet aux centres de santé de se concentrer sur les cas graves ou complexes et de réduire l’attente et la surcharge du personnel médical.

Renforcement de l'autonomie des patients

• Le patient devient acteur de sa santé : il comprend mieux son corps, ses symptômes et son traitement ;
• Cela améliore l’observance thérapeutique (suivi des traitements), et réduit les risques de complications ;
• L’autonomie augmente aussi la confiance en soi et la capacité à prendre des décisions éclairées.

Réduction des coûts pour le patient et le système

• Moins de consultations inutiles = moins de dépenses en transport, en médicaments ou en hospitalisation évitable ;
• Le système de santé économise des ressources (temps, personnel, médicaments), ce qui permet de mieux les répartir là où elles sont vraiment nécessaires.