Le ministère de la Santé a initié, du 23 au 29 janvier 2025, une campagne de vaccination contre la fièvre typhoïde, au profit des enfants de 9 mois à 14 ans. En rappel, la fièvre typhoïde, est une maladie bactérienne invasive causée par Salmonella enterica sérotype Typhi. Elle se caractérise par une fièvre prolongée, des douleurs abdominales, des troubles digestifs, et peut entraîner des complications graves telles que des perforations intestinales et des infections systémiques. La maladie constitue un problème majeur de santé publique au Burkina Faso, où elle touche particulièrement les populations vulnérables comme les nourrissons et les jeunes adultes. Dans cette interview qu’il nous a accordé, Dr Dramane Ouédraogo revient sur les modes de transmission de la maladie, les personnes à risque et le bien-fondé du vaccin qui sera administré aux enfants. Lisez plutôt.

Lefaso.net : Quelles sont les modes de transmission de la maladie ?

Dr Dramane Ouédraogo : La fièvre typhoïde se transmet principalement par voie fécale-orale, c’est-à-dire par l’ingestion d’eau ou de nourriture contaminée par des matières fécales infectées. La contamination se produit généralement dans des environnements, où l’accès à l’eau potable et à des installations sanitaires adéquates est limité. Les foyers de la maladie apparaissent souvent dans les zones rurales ou périurbaines, surtout pendant la saison des pluies. Il faut signaler que le bactérien S. Typhi qui transmet la maladie, est un pathogène strictement humain, ce qui signifie qu’il ne se trouve pas naturellement chez les animaux et que l’homme est le principal vecteur.

Existe-t-il des facteurs qui peuvent favoriser sa survenue ?

Plusieurs facteurs peuvent favoriser la survenue de la fièvre typhoïde. Il s’agit notamment du manque d’accès à l’eau potable et à des installations sanitaires. En effet, l’absence d’infrastructures adéquates pour traiter l’eau et gérer les déchets humains augmente le risque de contamination.
À cela s’ajoutent les conditions de vie insalubres. Vivre dans des environnements à forte densité de population et des zones à faibles niveaux d’hygiène augmente les risques de transmission. Aussi, dans les zones rurales et périurbaines, l’accès aux soins médicaux est souvent retardé, ce qui favorise la progression de la maladie. Également, la consommation d’aliments mal cuits, de fruits non lavés ou de boissons non filtrées favorise la transmission.
On retient donc qu’à l’instar du choléra, la fièvre typhoïde est une maladie liée au manque d’hygiène, souvent associée aux conditions de vie précaires ou aux populations vulnérables.

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