11/05/2025 - Alwihda info - Tchad
Au Tchad, la rareté des médecins spécialistes et le système de consultation sur rendez-vous placent de nombreux patients dans une situation critique, où les allers-retours incessants entre leur domicile et les centres de soins peuvent avoir des conséquences fatales.
Daniel, un homme septuagénaire soutenu par son fils, se déplace avec difficulté dans le couloir sombre du service de neurochirurgie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) général de référence nationale. Une vingtaine d'autres patients, aux visages marqués par l'inquiétude, attendent patiemment de rencontrer le précieux spécialiste. Pour Daniel, cette attente fait suite à deux mois d'une commotion cervicale, et il est enfin sur le point de consulter un neurochirurgien, une spécialité inexistante dans sa région d'origine, le Mayo-Kebbi Ouest. Le médecin, un homme imposant à l'attitude peu chaleureuse, appelle les patients selon un ordre établi lors d'une prise de rendez-vous antérieure. Sa consigne est claire : "Sans numéro, je ne consulte pas", a-t-il sèchement lancé à un patient insistant. Ce dernier revient quelques instants plus tard, un ticket datant d'une semaine à la main. Malgré ses supplications, le médecin le congédie une seconde fois. "Une semaine, est-ce que la maladie peut aussi attendre ?", s'interroge le patient, les yeux brillants de larmes, avant de quitter les lieux. "Évidemment, la maladie n'attend pas", confirme un aide-soignant, témoin fréquent de telles situations. Il raconte l'histoire poignante de son oncle, décédé après trois semaines de traitement. Suite à un malaise, il avait été transporté d'urgence à l'hôpital pour consulter le spécialiste qui le suivait. Malheureusement, le médecin était absent et ne devait revenir que deux jours plus tard. L'état de santé du patient s'est rapidement détérioré, et faute de moyens pour l'hospitaliser, son fils aîné avait été autorisé à le ramener à la maison, où il a finalement succombé.
Non loin de là, devant les guichets du même hôpital, Arnaud et son jeune frère poussent leur mère fiévreuse sur un chariot. "Ça fait des semaines qu'on traîne ici", confie Arnaud, visiblement exaspéré par la lenteur du système.


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