La professeure Hamida Guendouz, oncologue et chirurgienne spécialiste du cancer du sein, cheffe de l’unité de sénologie à la clinique Djilalli Rahmouni, insiste, dans cet entretien, sur le dépistage précoce du cancer du sein.

L’unité de sénologie de l’hôpital Djilalli Rahmouni a lancé une campagne de dépistage du cancer du sein de son équipe médicale…

Nos soignantes et nos médecins sont en première ligne toute l’année, mais souvent elles sont les dernières à penser à leur propre santé. Cette campagne leur est donc dédiée en priorité. L’objectif est double. La campagne, qui s’étalera sur le mois d’octobre, vise à dépister, sensibiliser et former le personnel médical à l’autopalpation et au suivi régulier. Il faut rappeler que le dépistage sauve des vies et qu’il doit devenir un réflexe, y compris chez celles qui soignent.

La chirurgie conservatrice est désormais au cœur de votre pratique…

Oui, c’est une avancée majeure. Pendant longtemps, les femmes subissaient des mastectomies complètes, souvent traumatisantes. Aujourd’hui, grâce à la chirurgie conservatrice, nous pouvons préserver le sein dans près de 45% des cas, contre à peine 10% auparavant. Cette approche, moins mutilante, offre d’excellents résultats oncologiques et un réel bénéfice psychologique. Elle redonne confiance et dignité aux patientes. La chirurgie consiste à retirer la tumeur tout en maintenant le reste du sein.

Associée à la radiothérapie, elle offre des résultats comparables à une ablation totale, tout en préservant l’image corporelle et la qualité de vie. Pour de meilleurs résultats, la clinique est dotée d’un appareil magnétique de détection des tumeurs non palpables. C’est une révolution dans la prise en charge du cancer du sein en Algérie. Grace à l’outil magnétique (IRM), les chirurgiens peuvent visualiser précisément la tumeur et préserver un maximum de tissu sain. Nous nous sommes engagés dans la formation chirurgicale, au profit de jeunes chirurgiens venus de tout le pays.

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