05/12/2025 - Sidwaya - Burkina Faso
L’albinisme est une maladie génétique caractérisée par une production insuffisante ou une absence de mélanine, le pigment noir qui colore la peau, les cheveux et les yeux. Le manque de mélanine est à l’origine de problèmes cutanés chez ces personnes, notamment les lésions précancéreuses ou cancéreuses. Les risques de développer un cancer de la peau et des troubles cutanés chez les personnes atteintes d’albinisme sont extrêmement élevés. Et pourtant une meilleure prévention permettrait d’éviter la survenue de ces cancers. Immersion dans l’univers de ces personnes atteintes d’albinisme au Burkina qui, avec le soutien du gouvernement et de ses partenaires, arrivent à vaincre le mal.
Raphaël Dabo (31 ans) doit travailler pour se faire une place au soleil tout en évitant le soleil. En effet, atteint d’albinisme, ce commerçant ambulant d’ustensiles de cuisine sillonne, chaque jour, les rues de Ouagadougou, la capitale burkinabè, à la recherche de sa pitance quotidienne. Ce vendredi 24 octobre 2025, il est 8h15 mn. Les rayons solaires se montrent déjà menaçants, constituant ainsi un obstacle à l’exercice de son métier. Il doit se protéger. Face à ce dilemme, il travaille également comme vigile de nuit dans une entreprise de la place.
En sus de ce combat permanant, le trentenaire fait face à un autre défi de taille, trouver des ressources pour prendre en charge un mal pernicieux, le cancer de la peau, qui le hante depuis près de 10 ans. « La maladie s’est manifestée quand j’avais 20 ans », susurre-t-il, d’un air hagard. Originaire de la province de la Koosin dans la région du Sourou, M. Dabo confie avoir perdu son frère aîné à cause du cancer de la peau. « Nous sommes 13 enfants de la même mère dont quatre albinos.
Mon frère cadet, après avoir lutté contre le cancer de la peau pendant près de sept ans, est finalement décédé quand il avait l’âge de 30 ans », se souvient-il avec amertume. Le mal de M. Dabo a commencé juste après le décès de son frère. « Tout a commencé avec l’apparition d’un petit bouton sur ma joue, tout comme chez mon défunt frère. Au village, nous ne savions pas que c’était un cancer. La famille a fait d’abord recours à la médecine traditionnelle en vain jusqu’à ce que mon frère perde la vie », dit-il avec un brin de regret.
C’est plus tard, après le décès de son frère que la famille s’est rendu compte qu’il s’agissait d’un cancer. Conscient de la gravité de son mal, Raphaël Dabo, issu d’une famille à revenu modeste, multiplie les démarches dans l’optique de trouver des soins appropriés. Ainsi, il apprend que la Fondation Salif Kéita, l’icône de la musique malienne, vient en aide aux personnes atteintes d’albinisme. Doumbala, son village natal, étant à quelques jets de pierre de la frontière malienne, il se rend au Mali. Mais, le périple va se solder par un échec. Il n’a jamais pu rentrer en contact avec le « bon samaritain ». « Je suis revenu au village sans gain de cause », regrette-t-il.
Mais cela n’a entaché en rien sa détermination. M. Dabo se rend alors à Ouagadougou à la recherche d’une meilleure prise en charge. Il frappe d’abord aux portes des associations spécialisées dans la prise en charge des personnes atteintes d’albinisme. Une piste l’oriente vers l’Association des femmes albinos du Burkina (AFAB).
« Grâce à l’association, j’ai bénéficié d’une prise en charge à l’hôpital Yalgado », déclare-t-il, avec un brin de sourire. En sus de l’AFAB, il confie avoir reçu le soutien d’autres structures comme le Fonds national de la solidarité, le service de l’action sociale du Centre hospitalier universitaire (CHU) Yalgado Ouédraogo et la Fondation Slamazone. « Les factures proforma assurées par le fonds sont estimées à plus de 800 000 F CFA. La Fondation Slamazone a aussi pris en charge certaines factures », relève-t-il. Fort de ces soutiens, Raphaël Dabo est persuadé qu’il parviendra un jour à vaincre son mal.
Il applique donc à la lettre les recommandations des médecins, notamment celle de se mettre à l’abri du soleil lorsque les rayons du soleil deviennent menaçants.
Si M. Dabo a reçu le soutien de partenaires, Alassane Wendkuni Barry, 42 ans, archiviste de son Etat, n’y a pas fait recours. Pour cause, sa famille lui était d’une aide précieuse lorsqu’il était confronté à ses premières lésions cancéreuses. A l’époque, il avait 30 ans et était encore étudiant. Au début, se remémore-t-il, ce sont des boutons qui se sont mués en de petites plaies. « Je me traitais mais, comme les plaies ne guérissaient pas, je me suis résolu à aller en consultation à l’hôpital Yalgado...
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