02/06/2025 - Sidwaya - Burkina Faso
Au Burkina Faso, la malnutrition demeure un enjeu de santé publique, affectant divers groupes de populations à travers des formes multiples, allant de la sous-nutrition au surpoids, en passant par les carences en micronutriments. Pour y faire face, l’une des stratégies adoptées est la fortification des aliments de grande consommation, comme le sel, l’huile et la farine de blé. Docteur Abdoulaye Gueye, nutritionniste à la Direction de la Nutrition, chargé de la fortification et de la sécurité sanitaire des aliments, revient dans cet entretien sur l’état nutritionnel de la population, les choix des aliments fortifiés, les normes en vigueur…
Sidwaya (S.) : Quelle est l’évaluation de l’état nutritionnel de la population et des groupes les plus vulnérables aux carences en micronutriments ?
Abdoulaye Gueye (A.G.) : La malnutrition se définit comme un déséquilibre nutritionnel dû à un apport insuffisant, excessif ou déséquilibré en énergie (calories) et en nutriments essentiels (protéines, vitamines, minéraux, etc.). Elle se présente sous plusieurs formes. Ainsi on a la sous-nutrition qui se traduit par l’émaciation ou maigreur extrême par rapport à la taille. Le retard de croissance se traduit par une taille insuffisante pour l’âge. L’insuffisance pondérale, elle se traduit par un poids trop faible pour l’âge. On a aussi le surpoids et l’obésité avec différents stades. A côté de ses différentes formes existe la malnutrition liée aux carences en micronutriments qui traduisent par une insuffisance en fer, vitamine A, iode, etc. Ces carences en micronutriments touchent l’ensemble de la population, des enfants aux personnes âgées. Toutes les couches sociales sont concernées à des degrés divers.
S. : Comment définissez-vous la fortification alimentaire et quels sont les principaux objectifs ?
A.G. : La fortification alimentaire (ou enrichissement des aliments) consiste à ajouter des micronutriments essentiels (vitamines, minéraux) à des aliments de base ou transformés, dans le but d’améliorer leur valeur nutritionnelle. L’objectif principal est d’enrichir des aliments couramment consommés avec des nutriments essentiels sans modifier la couleur et le goût, afin que leur ingestion contribue à améliorer l’état nutritionnel global, notamment chez les groupes les plus vulnérables. Cela contribue à lutter contre les carences nutritionnelles, réduire la mortalité infantile et maternelle, renforcer l’immunité et favoriser le développement cognitif.
S. : Pourquoi le sel, l’huile raffinée et la farine de blé ont-ils été sélectionnés pour l’enrichissement ?
A.G. : Ces produits ont été choisis après des études approfondies. Tout a commencé en 1996 avec l’initiative d’iodation universelle du sel pour lutter contre les troubles dus à la carence en iode. Par la suite, d’autres études ont mis en évidence des déficits en vitamine A, en fer et en acide folique au sein de la population. Pour répondre à ces problèmes, l’Etat et ses partenaires ont mis en œuvre plusieurs stratégies : supplémentation en vitamine A, déparasitage, et désormais la fortification, qui vient en complément pour une approche plus intégrée.
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