Elle s’est spécialisée dans l’accompagnement de patients atteints de sclérose en plaques au service de neurologie du CHU Mustapha Pacha d’Alger. Mme Amejout -Ouarek, retrai­tée aborde, dans cet entretien, les répercus­sions de la sclérose en plaques (SEP) sur la santé mentale des malades.

Quelles sont les répercussions psychologiques de la sclérose en plaques sur les patients?

La sclérose en plaques, une maladie chro­nique, inflammatoire et auto-immune du système nerveux central, est souvent imprévisible et son évolution progressive génère une grande incertitude. Elle provoque chez tout patient un véritable bouleversement émotionnel. En psychologie, on parle « d’accompagnement » plutôt que de « prise en charge ». L’accompagnement implique une régularité dans le suivi, une présence constante auprès du patient afin de le soutenir sur le plan émotionnel, réduire l’anxiété, la dépression, qui touche près de 50 % des patients, et de travailler sur la gestion du stress.

Quels en sont les principaux symptômes invisibles?

Beaucoup de symptômes sont invisibles et par conséquent incompris : troubles cognitifs, comme la concentration, l’attention, la mémoire, fatigue chronique, surcharge mentale. Le traitement de l’information devient plus lent et les fonctions exécutives sont altérées. Cela se traduit par des difficultés à planifier, à organiser son quotidien, ce qui peut être extrêmement frustrant. Il y a aussi les troubles de l’humeur comme l’irritabilité, les réactions émotionnelles disproportionnées et une fatigue décrite par les patients comme écrasante et invalidante.

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