19/09/2025 - Fraternité matin - Côte d'Ivoire
L'annonce d'un possible gel de l'aide américaine, en début d'année, a secoué le monde de la santé publique. Au cœur de cette incertitude, le Fonds mondial, partenaire essentiel de la Côte d'Ivoire depuis plus de deux décennies, se trouve à un carrefour. Nous avons rencontré la présidente de l'instance de Coordination nationale des subventions, le Ccm-CI. Elle dresse un bilan des progrès accomplis, évoque les défis persistants et détaille les stratégies mises en place pour assurer la pérennité de la riposte contre le Vih/Sida, la tuberculose et le paludisme.
Depuis 2002, la Côte d’Ivoire bénéficie des financements du Fonds mondial pour combattre le Vih/sida, la tuberculose et le paludisme. Après plus de 20 ans de partenariat, quel est le bilan de cet appui ?
Il faut d’abord souligner que le Fonds mondial est né d’une initiative africaine, en l’occurrence un sommet des Chefs d’État, en 2001, à Abuja. Cette institution est devenue un partenaire essentiel, finançant des projets vitaux et des organisations de la société civile. Pour garantir une bonne utilisation des financements, le Fonds mondial a exigé la création de comités nationaux de coordination dans chaque pays. C’est ainsi qu’a vu le jour le Ccm-CI, une structure multisectorielle qui est en quelque sorte la porte d’entrée du Fonds mondial en Côte d’Ivoire. Ainsi, grâce aux actions concertées du Ccm-CI et d’autres partenaires nationaux, notre pays a pu bénéficier d’un financement substantiel pour des initiatives cruciales. Notamment la distribution gratuite de moustiquaires imprégnées, le dépistage gratuit du paludisme, l’acquisition d’antirétroviraux et de médicaments antituberculeux. Je souligne que plus de 700 milliards de Fcfa ont été mobilisés. Ce qui a permis d’obtenir des résultats significatifs. Le bilan est donc sans conteste encourageant. Le soutien du Fonds mondial, en synergie avec d’autres partenaires comme le Pepfar ou Expertise France, a contribué à une réduction notable de la prévalence, de l’incidence et de la morbidité de ces trois maladies.
Au-delà des chiffres, quelles sont les lacunes que la Côte d’Ivoire n’a pas encore réussi à combler ?
Les défis restent nombreux, je dois l’avouer. Nous devons maîtriser les nouvelles infections au Vih, surtout chez les adolescents et les jeunes de 10 à 35 ans. La prise en charge du Sida pédiatrique est un défi majeur que le gouvernement a pris à bras-le-corps. Nous devons aussi améliorer l’utilisation effective des moustiquaires par la population et la sensibilisation à la gestion de l’environnement propice au développement des larves de moustiques. La déclaration des nouveaux cas de tuberculose et la maîtrise des décès liés à cette maladie sont d’autres points d’attention, tout comme l’amélioration de la qualité et l’utilisation des données sanitaires pour une prise de décision éclairée.
Pour la période 2024-2026, la Côte d’Ivoire a obtenu un financement de plus de 151 milliards de Fcfa. Au-delà des déclarations, comment assurez-vous la mise en œuvre transparente et efficace de ces fonds ?
La transparence et l’efficacité sont au cœur de notre action. Notre comité stratégique de suivi est composé d’experts qui effectuent des visites régulières et des revues de données pour suivre les progrès et l’absorption des fonds. Nous impliquons toutes les parties prenantes, y compris le bureau du Premier ministre et l’Oms, dans ces revues.

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